A l'approche de la journée 100 % développement durable du 2 juin 2017 à la CMA du Rhône, nous avons interviewé Marie-France CLERT, dirigeante de l'entreprise "Francette Création" à Tarare.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
J’ai ouvert mon atelier de couturière retoucheuse, nommé « Francette Création », en juillet 2006, à Tarare. C’est une entreprise qui s’adresse au grand public. Pendant longtemps, mon activité se basait essentiellement sur de la retouche, mais aussi de la création type tabliers, sacs, bavoirs et trousses.
En quoi êtes-vous engagée dans une démarche développement durable ?
Toute ma production repose sur le réemploi et la réutilisation de la matière, je suis donc inévitablement engagée dans une démarche éco-responsable. Cet investissement pour l’environnement ne date pas d’hier, il est apparu dès les prémices de "Francette création". Suite aux bons conseils d’une connaissance, qui travaillait dans une usine à Tarare, j’ai commencé à racheter, à faible coût, les « déchets d’usine », soit des quantités astronomiques de tissus destinées à être jetées.
Pourquoi avez-vous choisi de créer une entreprise en lien avec le développement durable ? Quelles étaient vos principales motivations ?
Je me suis toujours sentie concernée par la question du développement durable et notamment du recyclage. C’est un geste que j’applique au quotidien dans mon foyer.
En tant qu’éco-citoyenne et couturière, j’ai voulu donner une seconde vie aux tissus, et ainsi éviter le gaspillage. Après avoir sélectionné et trié les tissus, je revends ce qui ne me convient pas et cela me permet de racheter du matériel. Bien entendu, cela me permet de m’y retrouver financièrement, c’est un bon moyen d’allier l’utile à l’agréable.
Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Il y a deux ans, je me suis lancée dans la création de culottes à base de tissus recyclés. J’ai mis au point 4 modèles distincts, soit en modèle fini soit en kit à coudre soi-même. J’ai commencé par les vendre sur des marchés artisanaux et le succès a été immédiat !
Le produit plaît mais la démarche éco-responsable d’autant plus ! Cela plaît aux consommateurs, qui ont l’impression de faire un geste pour l’environnement et d’éviter le gaspillage. C’est une manière de sortir de la société de consommation dans laquelle on avance constamment.
Je travaille actuellement à l’élaboration d’un site marchand, qui sera disponible dès le 18 mai 2017. Mon objectif à long terme est de pouvoir y apporter d’autres créations et d’en vivre.
Quelles sont les contraintes, par rapport à une entreprise classique, que vous avez pu rencontrer durant la création ou auxquelles vous faites face aujourd’hui ?
La contrainte, pour ma part, c’est le travail de tri des tissus, qui est très fastidieux et qui demande énormément de temps. Le manque d’espace que ça occasionne est un réel problème ; mon atelier en est rempli, même ma maison est envahie de tissus. Pour que vous ayez une petite idée de la quantité, je reçois, environ tous les deux mois, dix sacs de 200L de tissus par une usine. L’autre manufacture me fournit la même quantité, mais tous les six mois.
Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite s’engager dans une activité en lien avec le développement durable ?
Il faut le faire par passion, tout simplement. Cela demande beaucoup d’implication et de temps, il ne faut pas s’y lancer dans un souci purement financier. Avec l’effet de mode, de plus en plus s’impliquent dans le développement durable, mais comme tout le monde sait, les tendances passent,
au contraire des convictions profondes, qui, elles peuvent durer éternellement.
