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Dans le cadre de la Semaine Européenne du Développement Durable, la CMA du Rhône organise une nouvelle édition de sa semaine 100% développement durable les 4, 6 et 7 juin 2019 autour de la mobilité, les circuits courts et le gaspillage alimentaire.

A cette occasion, nous vous faisons découvrir l'entreprise Maltivor, lauréate de notre appel à manifestation d'intérêt développement durable avec son projet d'innovation alimentaire en faveur de l’économie circulaire.

Mativor transformation de la drêche en farine

Maltivor apporte une solution innovante aux brasseurs en récupérant et valorisant les résidus du malt, appelés drêches, utilisé lors de la fabrication de la bière. Ces drêches sont alors transformées en une nouvelle farine alimentaire très riche en fibres, protéines et minéraux. 

De par son activité, l'entreprise s'engage clairement en faveur de l’économie circulaire et de l’innovation au service de l’environnement. 

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

Bonjour,  je suis Lola BONNIN présidente de l’entreprise Maltivor et je vous présente Gabrielle HUGON, chargée de recherche et de développement. Nous sommes deux dans cette entreprise.

J’ai créé l’entreprise Maltivor en juin 2018 avec le souhait d'apporter une solution écologique et durable au traitement des coproduits de l'activité brassicole de l'agglomération lyonnaise tout en proposant une matière première innovante aux professionnels du secteur des métiers de bouche : la farine de drêches de brasserie.

Récupération des drêches lors du processus de fabrication de la bière :

Transformation des drêches en farine :
 

Nous avons eu la chance d’avoir été  accompagnées par l’institut Paul Bocuse afin de contrôler la qualité de notre farine, son goût et ses caractéristiques techniques  (par exemple lors de la pousse du muffin pendant la cuisson). Aujourd’hui,  nous lançons  la commercialisation. La production sera pour novembre. Nous avons testé une petite production pour que les boulangeries puissent essayer nos différents types de farines. La méthode est le contact direct avec les restaurateurs c’est-à-dire en face à face.

Quel est votre parcours ?

De base, je suis dans la finance. Cela fait 2 ans que je suis sur le projet. J’aimais la gastronomie et les bières, je m'intéressais à l'économie circulaire et naturellement je me suis orientée vers ce projet. Je voulais me lancer dans un projet qui avait du sens, je voulais créer une entreprise dans le développement durable.  

En quoi êtes-vous engagés dans une démarche développement durable ?

La région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus grande région brassicole de France avec plus de 150 micro-brasseries sur son territorie. Il y a de plus en plus de brasseries artisanales, la croissance est de 6 % par an. Lié à cette évolution, le volume de drêches à recycler est voué à augmenter lui aussi. Le problème du traitement des drêches dans ces nouvelles brasseries est donc urgent à résoudre. L’objectif premier de l’entreprise est ainsi de s’inscrire dans une logique durable centrée autour du zéro-déchet et de l’économie circulaire en transformant artisanalement les drêches de brasserie en farine.

Les déchets issus de la bière et plus particulièrement les drêches (malt) comporte des risques environnementaux non négligeables :

  • La décomposition des drêches dans des lieux d’enfouissement ou à l’air libre provoque un amoindrissement de la quantité d’oxygène disponible dans le milieu et entraîne l’émission de gaz à effet de serre. Ce qui a pour risque de contaminer l’eau et les sols.

Pourquoi avez-vous choisi de créer une entreprise en lien avec le développement durable ?

Cela fait quelques temps que je m’intéresse aux problématiques environnementales et notamment aux impacts sur la faune et la flore.

Lors de mes recherches sur des projets autour de l’économie circulaire, j’ai trouvé cette problématique liée au process de fabrication de la bière et je me suis lancée dans une recherche de solution. Je souhaitais monter un projet autour de l’alimentation et qui ait un sens.

Il s'est trouvé que le produit comporte par ailleurs des caractéristiques très intéressantes en terme de goût et d’apport nutritionnel.

Les entreprises doivent être le moteur du changement et proposer aux consommateurs des produits en accord avec leurs besoins et leurs valeurs pour créer une société plus durable.

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

Au-delà du service rendu aux brasseurs grâce à la récupération de leur coproduit principal, nous travaillons actuellement sur la farine de drêche qui a un réel potentiel pour les professionnels des métiers de bouche et notamment pour les artisans boulangers.
Ce produit innovant se distingue des farines classiques par des spécificités nutritionnelles, aromatiques et techniques. Les farines Maltivor se déclinent sous deux couleurs : la farine blonde et la farine brune respectivement issues de malt classique et de malt torréfié. Le goût est la principale différence entre ces deux farines.

Les farines de Maltivor

Quelles sont les contraintes, par rapport à une entreprise classique, que vous avez pu rencontrer ?

La difficulté principale que nous rencontrons est la gestion de notre matière première qui contrairement aux entreprises agroalimentaires classiques, n’est pas une matière stabilisée. On ne choisit pas le moment où l’on souhaite être approvisionné puisque cela dépend de la production des brasseurs. La matière doit également être transformée rapidement pour éviter le développement de micro-organismes.

Il est également nécessaire de veiller à toujours s'orienter vers des procédés peu énergivores pour rester dans une optique écologique sinon, on perd le sens de notre problématique de recyclage de départ.

Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite s’engager dans une activité en lien avec le développement durable ?

  • Ne pas hésiter à poser des questions et à se renseigner. Les entreprises d’aujourd’hui ont pour vision de collaborer ensemble pour apporter une solution commune.
     
  • Prendre son temps avant de commencer pour construire un projet solide. Certaines initiatives sont très intéressantes et mériteraient d’aller plus loin.

En savoir plus :


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